Le bouclier fiscal visait à éviter que les riches ne paient trop d’impôt ! Il devait permettre de favoriser la croissance, une vision très libérale : plus les riches s’enrichissent plus la société se porterait bien !
Dans la réalité, c’est bien loin d’être le cas. Le bouclier fiscal n’a pas permis de relancer la croissance, il a surtout aggravé les inégalités. Une mesure qui est apparue de plus très inopportune en pleine crise économique, alors que beaucoup de Françaises et de Français en subissent les lourds effets.
Finalement, Nicolas Sarkozy a décidé de mettre fin à cette mesure phare de sa politique, sans toutefois oublier les riches ! Il offre un dernier cadeau aux grandes fortunes avant les élections présidentielles. Les grandes fortunes vont bénéficier d’un fort allègement fiscal puisque le bouclier fiscal est maintenu encore pendant un an alors que l'ISF est allégé immédiatement ! Merci qui ?
Après le bouclier fiscal Nicolas Sarkozy lance le bouclier social !
Dans la même veine idéologique, la conception libérale, l’actuel Président de la République décide de s’en prendre à l’assistanat des plus pauvres. Si hier il ne fallait pas trop demander aux riches, maintenant il s’agit de ne pas trop donner aux pauvres !
Le premier Scud a été lancé par le ministre Laurent Wauquier pour plafonner les minimas sociaux provoquant une levée de boucliers à gauche !
Déjà en 1798, dans cette vision libérale naissante, Malthus écrivait « Un homme qui naît dans un monde déjà occupé, si sa famille ne peut le nourrir ou si la société ne peut utiliser son travail, n’a pas le droit de réclamer une portion de nourriture ; au grand banquet de la nature, il n’y a pas de place pour lui. La nature lui commande de s’en aller et elle ne tarde pas à mettre cet ordre à exécution ».
Après le bouclier pour les riches Sarkozy prépare le bouclier contre les pauvres !
Ségolène Royal a répliqué ce matin sur France Info à cette nouvelle orientation du pouvoir.
Elle a d‘abord, tout simplement, au travers d’un exemple, expliqué quelle est la réalité concrète de ces hommes et de ces femmes :
« Pas plus tard qu'il y a 2 jours, j'ai rencontré une femme seule. Il y a beaucoup de femmes seules avec enfants au RSA. C'était dans le quartier du Clos-Boucher à Niort. Et cette femme, qui d'ailleurs faisait des travaux d'intérêt général auprès d'une association d'insertion, a son enfant allant à l'école, donc elle a besoin de s'insérer. Elle a trouvé un travail de caissière à 20 ou 30 km de chez elle. Elle n'a pas de voiture. Si elle en avait une, l'essence coûte horriblement cher. Il faut qu'elle trouve une gardienne pour son enfant. Donc au final ça lui coutait plus cher d'aller travailler que de rester au RSA.
La socialiste a ensuite renvoyé le pouvoir au vrai problème : « Donc c'est quoi le vrai problème ? Le vrai problème c'est que les salaires sont trop bas. Car pour faire un différentiel entre les revenus de l'assistance et les revenus du travail, il y a deux façons : soit on baisse les revenus de l'assistance, et on rejette encore plus les gens dans la misère, soit on augmente les bas salaires ».
A ceux qui pensent qu’une politique de gauche ou de droite c’est la même chose, la socialiste, en quelques mots simples vient de démontrer tout le contraire ! A bon entendeur, salut !
Par Philippe Allard