« Ce qu’on doit à Ségolène Royal »
Tribune de Jean-Louis Bianco, député, président du Conseil général des Alpes-de-Haute-Provence, et de Jean-Pierre Mignard, avocat, candidat aux législatives dans les Bouches-du-Rhône sur Médiapart.fr.
La gauche et François Hollande peuvent espérer la victoire, mais rien n'est gagné, même si les indices sont là et ne se dénombrent pas seulement dans les sondages.
Le mouvement qui s'est constitué, et qui va s’amplifier pour finalement l’emporter, doit à la patiente construction de son projet par François Hollande, au rythme qu’il imprime à sa campagne et surtout à la liberté de ses prises de position.
La dynamique vient du fond de l’histoire de la gauche. A la victoire de François Mitterrand qui avait brisé la spirale d'échecs dans lesquels était enfermée la gauche depuis des dizaines d’années, à la modernité des thèses de Michel Rocard ou de Jacques Delors, à la rigueur éthique de Lionel Jospin, nous ajouterons l'audace et la liberté de Ségolène Royal.
Pour elle, François Hollande appelle à la vigilance, afin que la place qui lui revient lui soit rendue, et il a raison.
Il y a eu, sans aucun doute, bien des maladresses et des improvisations dans la campagne de Ségolène Royal, mais qui peut s’en dire à l’abri? Elle fut victime d’un tir de barrage comme peu en ont essuyé. Elle n’a pas toujours reçu le soutien qu’elle aurait pu espérer. Mais elle a su redonner à la gauche le gout de l’inventivité politique, la liberté de sortir du périmètre où le conformisme assigne et enlise.
Qui n’use aujourd’hui de l’ordre juste comme marque de la société à édifier? Qui ne reconnaît qu’elle fut la première à manifester une attention prioritaire à l’égard des cités populaires? Sans rien céder sur le droit à la sécurité de tous? Elle fut la première encore à promouvoir l’instauration d’une banque publique en soutien spécifique aux PMI et PME, et un cadre juridique identique au small business act des Etats-Unis.
La démocratie participative, c’est Ségolène Royal. Elle n’est pas à omettre en temps de crise, en temps de crise surtout. Et l’exigence environnementale, à l’heure où tout pousse à l’oublier. Au moment où l’Europe hésite et vacille, elle prônait les Etats-Unis d’Europe comme le seul remède à des demi-solutions pour des problèmes demeurés entiers. Rêveries? N’est-ce pas là où, peu à peu, nos amis allemands du SPD notamment, et même quelques voix de la CDU, parviennent? Enfin, elle a fait chanter La Marseillaise avec cœur à des centaines de milliers de Français. Elle a réconcilié les Français avec le drapeau tricolore. Ce n’est quand même pas mince.
Ségolène Royal, on le vérifiera encore à l’occasion de cette campagne, a conservé l’amitié et l’estime des électeurs. Chacun sert à sa place. La sienne sera éminente à défaut d’être première. La vigilance à son égard à laquelle appelle le candidat François Hollande –demain le sixième président de la République Française, espérons-le–, ce n’est pas seulement de la courtoisie, même si ce n’est jamais superflu, c’est de la reconnaissance.
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